Accéder au contenu principal
La diététique

Diététique

Avant le stade de la dialyse, on cherche à ralentir l'évolution l’IRC et à limiter les troubles métaboliques.Le besoin en protéines est alors augmenté à hauteur de 1.1 - 1.2g/kg

Dès le stade modérée de la maladie (3A) , en dessous de 60 ml/min, une prise en charge diététique par un diététicien spécialisé dans les maladies rénales doit être initiée. Si elles sont excédentaires, les apports en protéines doivent être réduits à 0.8g / kg de poids corporel dès le diagnostic et connaissance de la maladie rénale, puis 0.6 g/kg à partir du stade 3b soit 50 ml/min.
L’apport en sel, également, doit être réduit pour atteindre les recommandations actuelles pour la population générale soit 5-6g/jour.
Aux stades plus avancés de la maladie ( 4et 5) sans diabète associé, une réduction des apports jusqu’ à 0.4 g/kg, complémentée par des acides aminés spécifiques, peut être menée pour repousser le délai de mise en dialyse.
 
Au stade de la dialyse, le besoin en protéines est augmenté à hauteur de 1.1- 1.2 g/kg.
 

À tous les stades de l’insuffisance rénale chronique, la dénutrition est fréquente et doit être évitée en assurant des apports énergétiques suffisants de 25 à 35kcal/kg de poids chaque jour.

L’insuffisance rénale chronique implique un changement dans le mode de vie des patients et l’alimentation doit être surveillée. Suivre les conseils diététiques permet de garder une qualité de vie optimale et de ralentir l'évolution de la maladie. 

Le suivi diététique est indispensable pour confirmer ces apports nutritionnels nécessaires.
 
Ressources: KDOQI CLINICAL PRACTICE GUIDELINE FOR NUTRITION IN CKD: 2020 UPDATE
Stanislas TROLONGE – Cadre Diététicien – Maison du rein – Aurad Aquitaine 

Avant la dialyse

L’apport de protéines par jour doit être modéré pour le patient, il se situe à l’équivalent de 0,8 g de viande pour un kilo (soit pour un patient de 70 kg à peu près 80 g). A ce stade, le patient ne doit pas encore limiter sa consommation d’eau, mais ne doit pas non plus la forcer, soit 1,5 L d’apport liquide par jour. Enfin la limitation de sel et l’arrêt du définitif du tabac sont des facteurs primordiaux pour maintenir la pression artérielle à un niveau convenable. Le maintien d'une activité physique régulière est vivement conseillée.

Diminuer les protéines

La restriction protidique a pour objectif de prévenir l'accumulation de déchets azotés comme l'urée. Cette réduction s'accompagne d'une réduction des apports en phosphore, des ions acides et des graisses permettant de réduire les complications métaboliques. Elle contribue ainsi à différer significativement le début de la dialyse.
Chez le patient diabétique, la diminution des apports en protéines a un effet favorable sur le métabolisme glucidique et réduit la résistance à l'insuline.

Limiter le sel

Une consommation de sel de moins de 5 grammes par jour chez l’adulte contribue à faire baisser la tension artérielle et le risque de maladie cardiovasculaire,
Il est cependant à noter que la restriction sera moins rigoureuse pour une personne âgée et pour un patient dénutri. 

En pratique  

  • ne pas ou très peu saler au moment de la préparation des plats
  • ne pas ajouter de sel au moment du repas
  • éviter le substitut de sel (à base de potassium)
  • éviter les aliments riches en sel : charcuteries, crustacés, conserves et les plats préparés du commerce, les viennoiseries, les produits pour apéritifs, bouillons, potages du commerce, les sauces industrielles, certaines eaux gazeuses
  • choisir des viandes, volailles, poissons, légumes dans la gamme de produits frais ou surgelés au naturel
  • cuisiner en utilisant des épices, des aromates, des condiments (ail-oignon-échalote) ou des herbes aromatiques pour donner du goût

Alimentation en dialyse

L’évaluation du statut nutritionnel doit être effectué régulièrement et ajusté à l’aide d’un régime qui tient compte du type de dialyse et de l'état nutritionnel du patient.

L’évaluation du statut nutritionnel doit être effectué régulièrement et ajusté à l’aide d’un régime spécifique. Il est donc important de suivre les recommandations de votre diététicien. Il vous apportera des suggestions alimentaires et des conseils précis, en fonction de votre type de dialyse et de votre état nutritionnel.

La boisson (restriction hydrique)

Entre les dialyses, il est nécessaire de gérer la prise de poids. Ce gain de poids est causé par l’eau non éliminée sous forme d’urine (la diurèse). Bien adapter et quantifier les boissons est difficile. Il faut tenir compte de tous les liquides (la boisson du petit déjeuner, l’eau des médicaments, le vin, etc.), et connaître le volume du récipient (un verre : 100 à 250 ml, un bol, etc.).
Quantité de boisson recommandée par jour = diurèse + 500 ml 
En cas d’anurie (absence d’urine) : 750 ml
La réduction de la sensation de soif est un combat au quotidien pour tous les dialysés et limiter les aliments riches en sels et sucres est important pour y parvenir. D’autres techniques peuvent être utilisées comme humidifier l’atmosphère de son lieu de vie, humidifier les lèvres... Les plus sportifs peuvent consommer d’avantage d’eau grâce à l’évacuation de l’eau via la sueur.

Eau
Protéines

Les protéines

Manger des protéines animales (viande, poisson, œufs, produits laitiers, fromage, etc.) à chaque repas est indispensable. Un choix de ces protéines peut être conseillé si votre phosphorémie est élevée. Si le néphrologue vous a prescrit des chélateurs de phosphore (produit qui capte le phosphore pour en permettre l'élimination), prenez-les avant ou au début des repas où vous mangez des protéines. Les protéines sont indispensables pour l’organisme et la dialyse augmente les besoins. Si votre apport est insuffisant, des compléments nutritionnels peuvent être prescrits.

Le sel

Remplacez le sel par des épices, des aromates (poivre, thym, laurier, ail, oignon, etc.) et cuisinez-les à l'huile d'olive, de noix, etc. (c’est bon pour votre cœur et cela donne du goût). Préférez les aliments frais ou surgelés nature que vous cuisinez. L’abus de sel donne soif, favorise l’hypertension, la rétention d’eau (œdèmes). 

Le potassium

Il faut apprendre à connaître les aliments les plus riches, adapter la portion, répartir la consommation entre les dialyses mais ne pas s’interdire un plaisir. (50 g de chocolat noir ≈ 50 g de kiwi ≈ 100 g de pommes terre cuites à l’eau ≈ 170 g de pomme ≈ 200 mg de potassium).
On peut éliminer la moitié du potassium des aliments en les épluchant, les coupant puis en les faisant cuire dans un grand volume d’eau (départ à froid), puis en jetant cette eau. Les céréales raffinées (riz, pâtes, semoule) apportent très peu de potassium, les préférer si le repas précédent a été riche en potassium. Un chélateur de potassium (produit qui capte le potassium pour en permettre l'élimination) peut vous être prescrit.

Le potassium

Le calcium et le phosphore

Les reins qui ne fonctionnent plus ne peuvent pas éliminer l’excès de phosphore. Cet excès de phosphore favorise la calcification des artères et à moyen terme, il devient un facteur de risque cardiovasculaire. Le taux excessif de phosphore stimule la parathyroïde qui sécrète de la parathormone qui mobilise le calcium des os car les taux de phosphore et de calcium sont dépendants l’un de l’autre. Le rapport phosphore calcium doit rester constant. La mobilisation du calcium dans les os les fragilise et entraîne un risque de fracture spontanée.

A l’état normal une partie du phosphore est éliminée par l’intestin. Pour éliminer l’excès de phosphore il faut prendre des chélateurs qui absorbent le phosphore dans l’alimentation.
Les effets du phosphore se font sentir après plusieurs années. C’est pourquoi même si vous n’avez aucun signe, vous devez prendre ces médicaments qui éliminent le phosphore pour éviter que votre qualité de vie se détériore (principalement à cause des fractures et des dépôts phosphocalciques dans les artères).
Aliments à éviter : votre diététicien(ne) vous conseillera utilement sur les laitages et les fromages les moins riches en phosphore et les quantités à consommer, de même pour le poisson.

En définitif, les besoins nutritionnels du patient dialysé sont augmentés, notamment en calories et protéines. Votre centre de dialyse a ou connaît un(e) diététicien(ne) qui vous aidera à équilibrer vos repas, vos menus pour que votre apport en calories et "en plaisir" soit adapté et suffisant. Vous ne devez en principe pas maigrir (sauf recommandation médicale) et surtout évitez la dénutrition.

Cas de la dialyse péritonéale et de l’hémodialyse quotidienne

Quand elle est réalisée au quotidien, la dialyse autorise une alimentation plus large et adaptée. L'adaptation sera qualitative et quantitative afin de subvenir aux besoins spécifiques des patients et de prévenir certaines complications.
Les apports alimentaires devront tenir compte des phénomènes d’échange :

  • de l’organisme vers le dialysat, qui permet l’élimination des déchets mais entraîne une perte des protéines,
  • du dialysat vers l’organisme, qui provoque une absorption de sucre (selon le programme de dialyse).
    Les objectifs de l’alimentation seront de préserver un bon état nutritionnel en compensant les pertes protidiques et en contrôlant l’apport glucidique, en veillant à ne pas tomber dans une extrême (suralimentation ou sous-alimentation).

Pour plus d’information concernant les contraintes alimentaires :