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Les traitements

Les traitements

Les traitements de l’insuffisance rénale sont très variés et dépendent de l’état de l’évolution de la maladie, de sa santé d’une façon générale et du projet de vie du patient.

Les objectifs d'un traitement

D’une façon générale, les objectifs du traitement de la maladie rénale chronique sont de :

  • prendre en charge la maladie à l'origine de l'insuffisance rénale ;
  • ralentir l'évolution vers l'insuffisance rénale terminale en protégeant les reins ;
  • prévenir et prendre en charge le risque cardiovasculaire, traiter les maladies cardiovasculaires éventuellement associées ;
  • prévenir et réduire les symptômes et les complications de la maladie rénale chronique pour maintenir la meilleure qualité de vie possible ;
  • suppléer la fonction rénale (dialyse et greffe de reins) si le stade d'insuffisance rénale terminale est atteint.

Dans un premier temps : protéger les reins

  1. Contrôle de la tension artérielle et de la protéinurie :
    Lorsqu'une personne présente une maladie rénale chronique, ses chiffres de pression artérielle doivent être maintenus en dessous de 140/90 mmHg (voire 130/80 pour les personnes ayant une protéinurie importante). L'autosurveillance de la tension artérielle permet un suivi des chiffres tensionnels à domicile.

  2. La protéinurie ou l'albuminurie doit être réduite.
    Pour obtenir les résultats attendus, le médecin prescrit des médicaments spécifiques : les inhibiteurs du système rénine-angiotensine et plus particulièrement les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (enalapril, lisinopril, ramipril, etc.)

  3. Maladie rénale chronique : précautions dans l'utilisation des médicaments
    Certains médicaments (dits néphrotoxiques) sont toxiques pour les reins et créent des lésions rénales lorsqu’ils passent au niveau du rein pour être éliminés dans l’urine. Ils sont donc à éviter ; c'est le cas des anti-inflammatoires non stéroïdiens, de certains antibiotiques... De même, les produits de contraste iodés utilisés pour la réalisation d'examens de radiologie sont néphrotoxiques.
    L'automédication est déconseillée car de nombreux médicaments vendus sans ordonnance sont toxiques pour les reins (anti-inflammatoires non stéroïdiens...) ou sont très riches en sel par exemple (médicaments effervescents, orodispersibles, certains laxatifs, certaines solutions buvables...)

  4. Une hygiène de vie renforcée 
  • L'alimentation doit être variée et suffisante pour que la personne conserve un bon état nutritionnel. Cependant : les apports en sel, et si besoin ceux en potassium et en phosphore, doivent être limités, l'apport en protéines doit également être adapté à la capacité fonctionnelle du rein, la consommation d'eau est modulée pour éviter une déshydratation. Elle est en général de 1,5 litre par jour.
  • L'activité physique est indispensable et adaptée à l'âge et la condition physique.
  • l'arrêt du tabac,
  • la correction d'un surpoids.

Quand les reins ne fonctionnent plus : la suppléance

Lorsqu'une maladie rénale chronique arrive au stade d’insuffisance rénale terminale, le dysfonctionnement des reins doit être pallié par la dialyse ou la greffe de rein (transplantation rénale). Le choix du traitement est une décision partagée qui fait l’objet de discussions entre l'équipe médicale, le patient et sa famille.

La dialyse

Il existe deux techniques de dialyse : la dialyse péritonéale et l'hémodialyse.    

La dialyse péritonéale 

Cette technique utilise les capacités de filtration du péritoine. Elle permet des échanges entre le sang et un liquide, nommé dialysat, introduit à l'intérieur de la cavité péritonéale au moyen d'un cathéter souple permanent placé par voie chirurgicale dans l’abdomen. La dialyse péritonéale est réalisée tous les jours. Le dialysat est introduit dans l'abdomen avant d'être évacué, via le cathéter. Trois à quatre cycles sont nécessaires. Ils sont :

  • soit manuels effectués par la personne,
  • soit automatisés et effectués par une machine, généralement la nuit.

La dialyse péritonéale se déroule généralement à domicile, ou parfois au sein de certains EHPADs

L’hémodialyse

Le sang est filtré à travers un dialyseur ou "rein artificiel", puis restitué. Les séances durent en moyenne quatre heures et sont renouvelées, en général, trois fois par semaine. La durée et la fréquence des séances sont adaptées à chaque patient.

Comme les séances de dialyse sont fréquentes, il est nécessaire d'avoir un accès vasculaire permanent, permettant de brancher le patient au dialyseur. Une fistule artério-veineuse c'est-à-dire une mise en communication d'une artère avec une veine est créée plusieurs mois avant le début du traitement. Elle est située le plus souvent au niveau de l'avant-bras.

L'hémodialyse peut être pratiquée :

  • dans un centre d'hémodialyse ou une unité de dialyse médicalisée (UDM) lorsque la présence d'un médecin est nécessaire ;
  • dans une unité d'auto-dialyse où la personne est autonome et peut, dans certains cas, bénéficier d'une aide infirmière ;
  • à domicile, généralement en présence d'une tierce personne formée aux manipulations, en soutien.

Les effets secondaires de la dialyse

La dialyse est un traitement lourd et a un impact significatif sur la qualité de vie des patients. Cet impact a été mesuré lors d'une enquête menée par France Rein avec AB Conseils en 2021.

Parmi les effets secondaires majeurs on retrouve :

  • les douleurs,
  • la qualité médiocre du sommeil
  • la fatigue,
  • les démangeaisons ou prurit.

Le prurit est un effet indésirable majeur dont il ne faut pas hésiter à parler avec son néphrologue car désormais, des traitements pour le soulager existent. Découvrez le témoignage de Marie-France qui souffrait de démangeaisons suite à sa dialyse.

France Rein a participé au livre blanc de l'association européenne EKPF sur ce sujet.

La greffe

La greffe rénale est le meilleur traitement de l’insuffisance rénale terminale. Elle consiste à greffer un rein prélevé sur un donneur et permet le plus souvent de restituer toutes les fonctions rénales. Dès lors qu’une greffe est envisagée, un bilan pré-transplantation est effectué. Le patient insuffisant rénal est inscrit sur une liste d’attente le rein greffé est prélevé sur une personne décédée.

Le rein greffé peut également être donné volontairement par une personne en bonne santé à un proche, dans les conditions définies par la loi française. En effet, il est possible de vivre de façon tout à fait normale avec un seul rein. C’est le don de rein de son vivant. La greffe rénale peut avoir lieu avant même que le patient n'ait été dialysé ou lorsqu'il est en dialyse depuis un certain temps.

Elle permet, le plus souvent, de retrouver un quotidien quasi normal et une bonne fonction rénale. Cependant, un traitement immunosuppresseur doit être pris sans interruption, pour éviter le rejet du rein transplanté. Un suivi médical régulier est également indispensable.

 

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