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LORREINFO 45

France Rein Lorraine Guides & brochures

Le déficit budgétaire de la France est un sujet récurrent. En 2023, le déficit public de la France s’élevait à environ 5,5 % du
PIB (Produit Intérieur Brut), selon les estimations de l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) et
du Gouvernement. Le déficit budgétaire de la France est donc estimé à environ 154 milliards d’euros. Dans le même temps,
il est annoncé un déficit de la Sécurité Sociale de 11,5 milliards d’Euros ! Des chiffres à donner le tournis !

Or, ce n’est pas si simple, car le Budget d’un Etat n’est pas celui d’un particulier. Mais, je n’aurais pas assez de place pour
disséquer l’ensemble de la question.

La dialyse représente 85 % des coûts de l’insuffisance rénale et même si la greffe est plus coûteuse la première année, sur
le long terme elle est beaucoup moins onéreuse ! Sans même aborder le gain en qualité de vie pour la grande majorité des
patients et leurs familles …

La politique de prévention de la santé, en France, veut viser à améliorer la santé de la population en agissant sur ses
déterminants et en réduisant les effets de la maladie.

Mais, que constate-t-on ?

Alors qu’un français sur dix est concerné par la maladie rénale – soit plus de 6 millions de personnes – peu de moyens sont
délégués à la prévention. Pour la maladie rénale, c’est essentiellement le fait de notre Association et de personnels de santé
motivés.

Notre programme d’ETP (Education Thérapeutique du Patient), E’DIRE, s’adresse à des patients en maladie rénale
modérée, leur permettant de mieux connaître leur maladie et de respecter quelques règles pour éviter qu’elle se développe.
Il répond à l’objectif de ne pas connaître la dialyse ou la greffe.

Or, ce programme n’est quasiment plus soutenu. Il disparaît en Meurthe-et-Moselle suite à son transfert
de Nancy Métropole Santé vers le DAC 54 (Dispositif d’Appui à la coordination). Quant aux Vosges, une
faiblesse de financement met en péril ce programme.

Les médecins généralistes devraient proposer l’ETP à tous leurs patients qui ont un DFG de 45
à 30. Ce qu’ils ne font pas…. Et attendent que la situation soit trop dégradée pour les envoyer aux
néphrologues.

Pire, certains patients se retrouvent au bord de la dialyse sans avoir été suivis préalablement…

Pourtant, les Laboratoires d’Analyses Médicales attirent l’attention des généralistes lorsque la
créatinine et le DFG ne sont pas bons. Et maintenant, ils alertent également sur le RAC (Rapport
Albumine sur Créatine), indicateur encore plus pertinent pour déterminer l’évolution de la maladie rénale.

Nous ne pouvons qu’être catastrophés du laisser-aller des Pouvoirs Publics en ce domaine…

Quand c’est pour punir les patients en ne tenant pas compte des problèmes spécifiques des dialysés
en matière de transport sanitaire, les Pouvoirs Publics sont là, mais pour une politique de dépistage,
de prévention et d’anticipation, ils ne sont pas beaucoup présents….

Je n’aime pas les discussions trop pessimistes, mais aujourd’hui, je suis en colère de constater qu’une
partie des patients se retrouve en dialyse alors qu’ils auraient pu l’éviter… Quel gâchis….

Pascal Fèvotte,
Prèsident France Rein Lorraine